Film historique : Alzonne se raconte

Individuellement ou en duo, ces alzonnais ont partagĂ© des histoires insolites, des anecdotes, des Ă©vĂ©nements marquants de la commune et des souvenirs plus personnels. Car au-delĂ  de l’histoire, c’est aussi les habitants dans toute leur diversitĂ© qui font la particularitĂ© de notre village.

Plusieurs thĂšmes ont Ă©tĂ© abordĂ©s durant le tournage: l’engagement, le sport, l’immigration, la jeunesse, la guerre, la fĂȘte, l’agriculture, la vie des femmes, le travail
 La vie en gĂ©nĂ©ral !

Yannick SĂ©guier, le rĂ©alisateur, souhaite qu’il y ait un vrai fil conducteur entre les diffĂ©rents tĂ©moignages: « Ces histoires individuelles ou collectives se recoupent pour faire une seule histoire, celle du village. Chacun va ainsi amener sa pierre Ă  l’édifice, et tel un puzzle, l’histoire va se construire!»

L’Ă©glise

Les Ă©crits les plus anciens sur l’Ă©glise d’Alzonne la dĂ©signent comme « Notre-Dame du Mont-Soleil ». Aujourd’hui placĂ©e sous le vocable de l’Assomption de la Sainte-Vierge, elle a connu plusieurs remaniements au cours de l’histoire.

En 1355, durant la guerre de Cent Ans, l’Ă©glise est brĂ»lĂ©e par les troupes du Prince Noir qui ravage alors le pays dans ses « chevauchĂ©es ». Au milieu du XVIIIĂšme siĂšcle d’importants travaux modifient l’Ă©difice : crĂ©ation de deux chapelles, amĂ©nagement des fonts baptismaux en marbre de Caunes, rĂ©fection du pavage de la nef. Vers 1924 l’abbĂ© Rebelle fait construire une chapelle avec un autel Ă  la mĂ©moire des morts de la Grande Guerre. En 1946, des travaux de rĂ©paration du clocher sont entrepris ; mais, pendant l’hiver, un vent violent emporte la flĂšche qui va s’Ă©craser sur le bĂątiment de l’ancienne poste.

La toiture couverte d’ardoise n’est pas reconstruite. Le clocher renferme Ă  l’heure actuelle quatre cloches dont deux sont inscrites Ă  l’inventaire des Monuments Historiques.

Le Canal du Midi

La construction du Canal Royal du Languedoc dĂ©bute en 1667 et va durer 14 ans. De Toulouse Ă  l’Ă©tang de Thau, 254 km de canal sont creusĂ©s, Ă  la pelle et Ă  la pioche, selon les plans du biterrois Pierre-Paul Riquet ; la rĂ©ussite du projet reposant sur le captage des eaux de la Montagne Noire pour alimenter le canal.

Plus de 300 ouvrages d’art Ă©maillent le parcours, vĂ©ritables chefs d’oeuvres d’ingĂ©niĂ©rie : Ă©cluses, ponts, aqueducs, Ă©panchoirs, dĂ©versoirs, ports…et mĂȘme un tunnel ! En limite des communes d’Alzonne et Bram on peut voir l’aqueduc du RĂ©benty (photo), qui permet au canal du Midi de franchir le ruisseau du RĂ©benty : l’ouvrage, long de 25m, est constituĂ© de 4 arches pour une hauteur totale de 6 m.

L’amĂ©nagement du canal ne s’est pas arrĂȘtĂ© avec son inauguration en 1681. Une sĂ©rie de travaux, menĂ©s par Vauban jusqu’en 1694, amĂ©liore l’alimentation du canal (voir notamment la « voĂ»te Vauban » aux Cammazes). D’autres perfectionnements sont apportĂ©s au fil des siĂšcles, pour faciliter le commerce ou simplement pour entretenir le canal. On peut citer notamment le dĂ©tournement du canal qui, en 1810, passe enfin au pied de la ville de Carcassonne (Ă  l’origine, les consuls n’avaient pas voulu payer la somme nĂ©cessaire au creusement). DĂšs la mise en service du canal, un service de poste est mis en place. En partant de Toulouse, on faisait Ă©tape le deuxiĂšme jour Ă  midi Ă  l’Ă©cluse de BĂ©teille, qui se trouve sur la commune de MontrĂ©al, Ă  moins de 2km du village d’Alzonne. Les bateaux, tirĂ©s par des chevaux, mettaient 4 jours pour rallier Toulouse Ă  SĂšte, le trajet Ă©tait plus rapide, plus confortable et plus sĂ»r que par la route.

C’est en 1789 que le Canal Royal est renommĂ© Canal du Midi. En 1996, il est classĂ© au patrimoine de l’humanitĂ© par l’UNESCO.

+ d’infos : https://www.canal-du-midi.com/

Le chemin de fer

Si les Alzonnais s’enthousiasment pour la construction du chemin de fer, qui reprĂ©sente un progrĂšs considĂ©rable, le Conseil Municipal tient toutefois, dans une dĂ©libĂ©ration de 1855, Ă  « protester de toutes ses forces contre le projet de station » prĂ©sentĂ© par les ingĂ©nieurs au motif de la « distance considĂ©rable » depuis le centre de la commune et de « l’Ă©tat pitoyable des chemins appelĂ©s Ă  la desservir ». MalgrĂ© cela, les travaux de construction de la voie ferrĂ©e dĂ©butent. De nombreux Alzonnais y participent, dont plusieurs femmes. C’est Ă  l’aide de pelles et de pioches que le remblai est Ă©levĂ©. La ligne Toulouse – Cette est inaugurĂ©e en 1857.

En janvier 1893, un violent accident a lieu au niveau d’Alzonne : la collision entre les deux trains est relatĂ©e dans l’Illustration, cĂ©lĂšbre magazine hebdomadaire d’actualitĂ©.

De la gare ferroviaire d’Alzonne il ne reste rien aujourd’hui. Le bĂątiment que l’on voit sur cette carte postale a Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©moli au dĂ©but des annĂ©es 1970, suite Ă  la dĂ©saffection progressive entamĂ©e dans les annĂ©es 1960.

En effet les Alzonnais qui se rendaient Ă  pied ou en vĂ©lo Ă  la gare ont peu Ă  peu abandonnĂ© ce moyen de locomotion, au profit de la voiture individuelle, mais surtout en raison de la concurrence de la ligne de bus qui proposait des trajets rĂ©guliers sur Carcassonne, depuis le cƓur du village.